11

 

Non-axiomes.

 

Dans l’intérêt de la raison, RÉPERTORIEZ. Ne dites pas : « Deux petites filles »… à moins que vous ne vouliez dire : « Marie et Jeanne, deux petites filles, distinctes l’une de l’autre et de tous les autres habitants du monde… »

 

De sa place, cramponné au hublot, Gosseyn entendait le murmure confus d’une conversation ; sans qu’il en distinguât les termes, il constatait qu’elle se déroulait entre un homme et une femme.

Prudemment, il passa la tête à l’intérieur de l’armature. Il vit un large couloir. À dix mètres à sa gauche se trouvait le panneau ouvert par où Leej était entrée. À droite, il aperçut Leej elle-même debout dans un passage, et, derrière elle, un homme en uniforme d’officier du Plus Grand Empire, dont seuls l’épaule et le bras étaient visibles.

À part eux trois, le corridor restait désert.

Gosseyn se laissa tomber sur le sol, et, collé au mur, s’approcha du couple.

Comme il arrivait, Leej dit :

— … Je pense que j’ai le droit de m’intéresser aux détails. Quelles sont les installations prévues pour les femmes ?

Une voix calme, avec exactement la nuance d’exigence qu’il fallait. Mais la voix de l’officier, elle, trahissait une patience résignée.

— Madame, je vous le certifie, vous aurez un appartement de six pièces, des domestiques, tout le confort, et votre autorité sera seulement inférieure à celles du capitaine et de ses premiers officiers. Vous êtes…

Il s’interrompit tandis que Gosseyn s’encadrait dans le passage à côté de Leej. Sa stupéfaction ne dura qu’une seconde.

— Je vous demande pardon, dit-il, je ne vous ai pas vu monter à bord. L’officier extérieur chargé des admissions a dû oublier de…

Il s’arrêta de nouveau, semblant se rendre compte à quel point il était peu probable que l’officier des admissions eût oublié quelque chose de ce genre. Ses yeux s’agrandirent. Sa mâchoire se décrocha légèrement. Sa main grasse esquissa un geste vif vers le souffleur sur sa hanche.

Gosseyn frappa, une fois, à la mâchoire, reçut l’homme dans ses bras et le porta, inconscient, sur un divan. Il le fouilla rapidement, mais ne trouva que le souffleur dans sa gaine. Il se redressa et regarda autour de lui. Il avait déjà remarqué que, outre les meubles ordinaires, la pièce renfermait un certain nombre d’ascenseurs à distorseur. Il les compta. Une douzaine. Pas de vrais ascenseurs, en fait… Il les appelait comme ça depuis le jour où, dans la base secrète d’Enro sur Vénus, il les avait pris pour tels.

Une douzaine. Le spectacle de cette rangée d’appareils, contre le mur face à la porte, clarifia son image mentale. C’était la pièce d’où on envoyait les Prédicteurs de Yalerta rejoindre le poste auquel on les assignait. Processus encore plus simple qu’il ne le pensait. Il paraissait ne pas y avoir de formalités. L’officier des admissions laissait passer les volontaires ; après quoi le gros père les conduisait à cette pièce et les expédiait à leur destination.

Pour le reste, rien de changé. Les officiers et l’équipage vivaient leur existence routinière, insoucieux des motifs pour lesquels leur vaisseau restait à Yalerta. Comme il était minuit passé, peut-être dormaient-ils déjà.

Gosseyn se sentit stimulé par cette simple réflexion.

Il revint à la porte. Toujours personne dans le couloir. Derrière lui, Leej dit :

— Il va s’éveiller.

Gosseyn revint au divan et attendit.

L’homme remua et s’assit, se massant la mâchoire. Il regarda Leej, Gosseyn, puis Leej de nouveau. Il dit enfin d’un ton inquisiteur :

— Vous êtes piqués, tous les deux ?

Gosseyn dit :

— Combien d’hommes à bord ?

L’autre le regarda, puis se mit à rire.

— Mais vous êtes dingo, dit-il.

Un instant, il parut plongé dans la gaieté la plus vive.

— Combien d’hommes ? railla-t-il. (Sa voix s’enfla.) Cinq cents, continua-t-il. Pensez à ça, et filez d’ici aussi vite que vous pourrez.

C’est à peu près ce que Gosseyn avait prévu. Jamais on n’entassait les gens sur les vaisseaux de l’espace comme sur les véhicules terrestres. Question d’air et d’approvisionnements. Cinq cents hommes quand même.

— Les hommes vivent dans des dortoirs ? demanda-t-il.

— Il y a huit dortoirs, répliqua l’officier. Soixante hommes dans chaque.

Il se frotta les mains.

— Soixante, répéta-t-il, et sa voix distillait le chiffre. Voulez-vous que je vous emmène et que je vous présente ?

Gosseyn répondit à ce trait d’humour.

— Oui, dit-il, je serais enchanté.

Les doigts de Leej lui saisirent nerveusement le bras.

— Le brouillage est continu, dit-elle.

Gosseyn acquiesça.

— Il faut que je le fasse, dit-il. Sans ça, il saurait ce que je fais.

Elle approuva, incertaine.

— Il y a tant d’hommes !… Ça ne complique pas un peu les choses ?

Ses mots furent un aiguillon pour l’officier. Il se mit debout.

— Allons-y, dit-il, jovial.

Gosseyn dit :

— Quel est votre nom ?

— Oreldon.

Silencieux, Gosseyn désigna le couloir. Lorsqu’ils passèrent devant le panneau extérieur, Gosseyn s’arrêta.

— Pouvez-vous fermer ces portes ? demanda-t-il.

La figure ronde de l’homme rayonnait de bonne humeur.

— Vous avez raison, dit-il. Pas de visiteurs pendant que je ne suis pas là.

Il s’avança et il allait presser un contact, mais Gosseyn l’arrêta.

— Un instant, je vous prie. Je voudrais vérifier les connexions. Je n’ai pas envie que vous donniez l’alerte, vous comprenez.

Il débloqua le couvercle et l’ouvrit. En comptant, il trouva quatre fils de trop.

— Où vont-ils ? demanda-t-il à Oreldon.

— À la salle de contrôle. Deux pour l’ouverture, deux pour la fermeture.

Gosseyn acquiesça et ferma le panneau. Un risque à courir. Il y aurait toujours une connexion avec le panneau de contrôle.

Sans hésiter, il pressa le bouton. Du métal s’ébranla, des feuilles épaisses qui glissèrent pour obstruer l’ouverture et se rejoignirent avec un claquement d’acier.

— Voyez-vous un inconvénient à ce que je parle à mon camarade, dehors ? demanda Oreldon.

Gosseyn s’était posé la question.

— Qu’est-ce que vous voulez lui dire ?

— Oh ! simplement que j’ai fermé et qu’il peut se reposer un moment.

— Naturellement, dit Gosseyn, vous ferez attention à la façon dont vous lui direz ça.

— Naturellement.

Gosseyn vérifia le câblage et attendit pendant qu’Oreldon manœuvrait un téléphone mural. Il constata qu’Oreldon se trouvait dans un état d’excitation thalamique ; en conséquence de quoi il resterait sous l’influence toxique de sa propre gaieté jusqu’à ce que le choc du désastre imminent le calmât. C’est à ce moment qu’il faudrait faire attention.

Apparemment, les portes ne restaient pas toujours ouvertes, car l’officier d’admission ne parut pas surpris qu’on les fermât.

— T’es sûr que t’es pas en train de t’envoyer la fille qui vient d’entrer, Orel ? demanda-t-il.

— À mon grand regret, non… dit Oreldon, qui raccrocha.

— Faut pas que la conversation dure trop longtemps, dit-il cordialement à Gosseyn. Les gens auraient des soupçons.

Ils parvinrent à un escalier. Oreldon s’apprêtait à le descendre lorsque Gosseyn l’arrêta.

— Où mène-t-il ? demanda-t-il.

— Mais… aux quartiers de l’équipage.

— Où est la salle de contrôle ?

— Mais qu’est-ce que vous en ferez ? Il faut monter. C’est là-haut.

Gosseyn dit gravement qu’il était ravi de le savoir.

— Combien y a-t-il d’ouvertures entre le pont inférieur et ici ? demanda-t-il.

— Quatre.

— J’espère, dit Gosseyn gaiement, que vous dites la vérité. Si, par exemple, je venais à m’apercevoir qu’il y en a cinq, ce souffleur partirait tout seul.

— Il n’y en a que quatre, je vous l’affirme, dit Oreldon, d’une voix soudain enrouée.

— Vous savez, dit Gosseyn, je m’aperçois qu’il y a une belle porte pour fermer cet escalier.

— Vous ne trouvez pas ça normal ?

Oreldon retrouvait son aplomb.

— Après tout, continua-t-il, un vaisseau de l’espace doit être construit de telle sorte qu’on puisse en isoler des sections entières en cas d’accident.

— Si on la fermait, hein ? proposa Gosseyn.

— Quoi ?

Le ton prouvait qu’il n’y avait pas pensé une seconde. Sa figure grave trahit l’instant de sa prise de conscience subite. Il roula des yeux impuissants en regardant le corridor.

— Vous ne pensez pas une seconde, grinça-t-il, que vous allez vous en tirer comme ça.

— La porte, dit Gosseyn, inexorable.

L’officier hésita, raidi. Lentement, il alla vers le mur. Il manœuvra un panneau à glissière, attendit, contracté, que Gosseyn vérifiât les connexions et baissa le levier. Les portes n’avaient que cinq centimètres d’épaisseur. Elles se fermèrent avec un bruit sourd.

— J’espère sincèrement pour vous, dit Gosseyn, qu’elles sont actuellement fermées et qu’on ne peut les ouvrir d’en bas, car s’il arrivait que je constatasse le contraire, j’aurais toujours le temps de me servir de ce souffleur au moins une fois.

— Elles sont fermées, dit Oreldon, morose.

— Parfait, dit Gosseyn. Maintenant, dépêchons-nous. J’ai hâte que les autres le soient également.

Oreldon regardait avec anxiété dans les couloirs latéraux qu’ils croisèrent, mais s’il espérait voir un membre de l’équipage, il fut déçu. Le silence régnait, à l’exception du bruit léger de leurs propres mouvements. Personne ne bougea.

— Je pense que tout le monde est couché, dit Gosseyn.

L’homme ne répondit pas. Sans un mot, ils achevèrent de clore le pont inférieur, et Gosseyn dit alors :

— Ceci doit laisser une vingtaine d’officiers, vous et votre ami du dehors compris. Est-ce exact ?

Oreldon acquiesça, mais ne dit rien. Il avait l’air éteint.

— Et si je me rappelle bien mon histoire ancienne, dit Gosseyn, il existait sur Terre une vieille coutume motivée par le caractère intransigeant de certaines personnes ; on mettait les officiers aux arrêts dans leurs appartements en diverses circonstances. Ceci supposait toujours un système de fermeture de l’extérieur. Ça serait intéressant si les vaisseaux de guerre d’Enro connaissaient des problèmes et des solutions analogues.

Il n’eut qu’à jeter un coup d’œil à son prisonnier pour s’assurer du fait.

Dix minutes plus tard, sans un coup de feu, il avait le contrôle du vaisseau galactique.

Trop facile. C’est ce que se disait Gosseyn en regardant la salle de contrôle déserte. Poussant Oreldon devant lui, Leej couvrant l’arrière-garde, il entra et jeta autour de lui un regard critique.

On se relâchait ici. Pas un homme de service, sauf les deux officiers chargés des Prédicteurs.

Trop facile. À considérer les précautions déjà prises contre lui par le Disciple, il semblait impossible que le vaisseau se trouvât réellement en la possession de Gosseyn.

Pourtant, ça en avait bien l’air.

De nouveau, il examina la pièce. Le pupitre de commandes s’incurvait, massif, sous la coupole transparente, divisé en trois sections : électrique, distortrice et atomique. D’abord l’électrique.

Il enclencha les contacts qui mirent en marche une dynamo atomique, quelque part dans les profondeurs du vaisseau. Il se sentit mieux. Sitôt qu’il aurait mémorisé suffisamment de prises, il serait en mesure de libérer une énergie intolérable dans chaque pièce, le long de chaque couloir. Cela lui donna terriblement confiance. S’il s’agissait d’un piège, les membres de l’équipage n’étaient pas dans le coup.

Mais ça ne suffit pas à le satisfaire. Il étudia le tableau. Il y avait des leviers et des cadrans sur chaque section, dont il ne pouvait que partiellement définir l’usage. Il ne se soucia de l’électrique ni de l’atomique. Le dernier restait inutilisable au voisinage du vaisseau ; quant à l’autre, il aurait vite fait de l’avoir en main sans réserves.

Restait le distorseur. Gosseyn se rembrunit. Pas de doute, là était le danger. Bien qu’il possédât un distorseur organique, en l’occurrence ce qu’il appelait son cerveau second, sa connaissance du système distorseur mécanique de la civilisation galactique restait vague. En ce vague devait résider sa faiblesse, et le piège, s’il s’en trouvait un.

Dans sa préoccupation, il s’écarta du tableau de commandes. Debout, il hésitait entre diverses possibilités, lorsque Leej dit :

— Il nous faut dormir.

— Pas pendant que nous sommes sur Yalerta, dit Gosseyn.

Son plan essentiel était assez clair. Il y avait une marge d’erreur entre la similarité parfaite et la similarité à vingt décimales du distorseur mécanique. Mesuré en distance spatiale, cela correspondait à mille années-lumière en dix heures. Mais ceci aussi, Gosseyn l’avait déjà soupçonné, n’était qu’illusion. Il l’expliqua à Leej :

— Ce n’est pas réellement une question de vitesse. La relativité, un des principes primitifs les plus parfaits de Ā, montre que les facteurs espace et temps ne peuvent être envisagés séparément. Mais je fais allusion à une variante de la même idée. Des événements se produisent à différents moments, et la distance spatiale fait simplement partie de l’image qui se forme dans notre système nerveux lorsque nous tentons d’interpréter la distance dans le temps.

Il s’aperçut que, une fois de plus, elle restait loin derrière. Il poursuivit, à moitié pour lui-même :

— Il est possible que deux événements différents soient si étroitement connexes qu’ils ne sont pas différents en fait, quelle que soit leur distance apparente ou sa définition. Exprimé en fonction de la probabilité…

Gosseyn se concentra sur le problème, se sentant au bord d’une solution beaucoup plus importante que celle qui correspondait à la situation immédiate. La voix de Leej retint son attention.

— Mais qu’est-ce que vous allez faire ?

Une fois de plus, Gosseyn se remit aux commandes.

— À la minute même, dit-il, nous allons démarrer en propulsion normale.

Les instruments de contrôle étaient analogues à ceux des vaisseaux qui parcouraient l’espace entre la Terre et Vénus. Le premier sursaut vers le haut mit chaque plaque sous tension. Le mouvement se fit continu. En dix minutes, ils avaient quitté l’atmosphère et prenaient de la vitesse. Dix minutes plus tard, ils émergeaient du cône d’ombre de la planète, et le soleil éclaboussait la salle de pilotage. Dans la plaque rétroviseur, l’image du monde de Yalerta parut, telle une soucoupe de lumière garnie d’une grande boule de brume sombre. Gosseyn se détourna brusquement de cette scène et regarda Oreldon. L’officier devint pâle lorsque Gosseyn lui fit part de son plan – contacter le capitaine.

— Ne le laissez pas supposer que je suis responsable, demanda-t-il.

Gosseyn le lui promit sans hésiter. Mais il lui parut que, si le bureau militaire du Plus Grand Empire venait jamais à enquêter sur la capture du vaisseau Y 381 907, la vérité serait rapidement découverte.

C’est Oreldon qui frappa à la porte du capitaine et ressortit accompagné d’un homme épais, très en colère. Gosseyn interrompit ses violentes protestations.

— Capitaine Free, si jamais on s’aperçoit que ce vaisseau a été pris sans qu’un coup de feu soit tiré, ça vous coûtera probablement la tête. Vous feriez mieux de m’écouter.

Il expliqua qu’il désirait utiliser le vaisseau temporairement seulement, et le capitaine Free se calma suffisamment pour discuter les détails. Il apparut que l’image que se faisait Gosseyn du fonctionnement des vaisseaux interstellaires était correcte. On les réglait pour un point donné, mais on pouvait les arrêter avant qu’ils n’y arrivassent.

— C’est notre seule possibilité d’arrêt sur des planètes comme Yalerta, expliqua le capitaine. Nous nous similarisons pour une base distante de plus de mille années-lumière, et nous rompons le processus.

Gosseyn acquiesça.

— Je veux retourner sur Gorgzid et je désire que nous nous arrêtions à un jour de vol de Gorgzid en propulsion normale.

Il ne fut pas surpris de voir l’autre se troubler à la mention de la destination du vaisseau.

— Gorgzid ! s’exclama le capitaine.

Ses yeux se fermèrent à demi, et il eut un sourire sarcastique.

— Là-bas, ils verront à s’occuper de vous, dit-il. Bon, voulez-vous que nous partions tout de suite ? Il y a sept étapes.

Gosseyn ne répondit pas tout de suite. Il étudiait le flux nerveux de l’homme. Pas tout à fait normal – ce qui était bien naturel. Des irrégularités indiquaient un trouble émotif, mais sans orientation définie. C’était convaincant. Le capitaine n’avait pas de plans, pas de desseins secrets, pas de perfidie en tête.

Une fois encore il considéra la situation. Il était accordé sur la dynamo et la pile atomique du navire. Il était en mesure de tuer chaque individu, à bord, en une fraction de seconde. Sa position était virtuellement imprenable.

Son hésitation s’interrompit. Il respira profondément.

— Allez-y ! dit-il.

Les joueurs du Non-A
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